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Candidatures en chute libre : un défaut d’attractivité confirmé !

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Temps de lecture : 3 minutes

Le tour extérieur D3S au titre de l’année 2026 a été ouvert le 13 juin 2025. Les candidats avaient quatre semaines pour déposer leur dossier. Le SYNCASS-CFDT constate une baisse sans précédent du nombre de candidatures alors que les besoins sont criants. C’est un signe alarmant, s’il en fallait un de plus, du manque d’attractivité du corps.

Alors que l’effectif global du corps continue de diminuer drastiquement (- 17,7 % en 10 ans au 1er janvier 2024), la baisse de l’effectif en établissement est encore plus rapide sur la même période (- 27,2 %), notamment du fait de l’augmentation des détachements dans les autres corps comparables, celui des DH en premier lieu.

En cinq ans, entre 2015 et 2020, le nombre de candidats inscrits aux concours externe et interne de l’EHESP a baissé de plus de 50 %. Certes, il a repris légèrement entre 2021 et 2023 mais les postes offerts ne sont pourvus qu’à hauteur de 66 % à cause des reports d’admis sur d’autres concours. Cette situation perdure malgré la constitution d’une liste complémentaire.

Lors du tour extérieur ouvert l’an passé au titre de l’année 2025, la commission d’accès a réceptionné les dossiers de 63 candidats. 62 candidatures avaient été déposées au titre de 2024, 68 au titre de 2023 et 59 au titre de 2022, soit des volumes proches et plutôt constants.

L’an dernier, 35 candidats ont été auditionnés. 3 candidats ont été inscrits sur la liste d’aptitude pour la hors classe, pour 7 emplois ouverts sur ce grade. 10 candidats l’ont été pour la classe normale, soit le nombre de postes proposés.

Cette année, le CNG a reçu 45 candidatures, soit 28 % de moins que la moyenne des quatre dernières années. Pourtant, le nombre d’emplois proposés est supérieur à celui de l’année précédente : 8 emplois pour la hors classe et 12 emplois pour la classe normale.

Le SYNCASS-CFDT voit dans ces chiffres une alerte de plus et la confirmation de son analyse constante quant à l’attractivité en berne du corps des D3S. Nous en faisons le constat un peu plus à chaque instance collégiale. Le nombre de candidatures ne cesse de baisser et la proportion de postes sans aucune candidature dépasse régulièrement le tiers des postes vacants.

Ce même constat s’applique aux postes d’adjoints car seulement 65 % des postes publiés ont été pourvus en 2021 selon le CNG. Les republications de postes vacants sont très fréquentes, allongeant les temps d’intérim. Cette situation est insatisfaisante tant pour les collègues surchargés que pour les établissements qui réclament une stabilité du management.

Face à ces constats pourtant largement partagés, rien n’est tenté, rien n’est réfléchi, rien n’est entrepris pour restaurer l’attractivité du corps des D3S, ancrant dans la durée et dans les esprits son statut de simple corps de passage. Ce phénomène va encore s’accentuer lorsque la réforme statutaire du corps des directeurs d’hôpital sera effective.

Faut-il y déceler une volonté des pouvoirs publics de voir ce corps de direction s’éteindre au fil des ans ? Si tel est le cas, il faut alors avoir le courage de déclarer le corps des D3S en extinction. Il faut pour cela proposer à ses membres une évolution claire et accompagnée vers les corps attractifs de la fonction publique et imaginer une fin de carrière digne pour celles et ceux qui souhaiteraient fermer le ban sans quitter ce corps qui représente pour nous le meilleur des politiques sociales et médico-sociales ambitieuses que nous revendiquons ! Est-ce encore le cas pour nos élus et décideurs ?

Le SYNCASS-CFDT défend sans relâche la juste reconnaissance des responsabilités et de l’engagement des D3S. Cela passe nécessairement par une réforme statutaire volontariste et audacieuse, allant dans le sens d’un cadre statutaire unique comme cela a été réalisé dans la fonction publique de l’Etat pour quinze corps de direction. Les arguments corporatistes sont plus dépassés que jamais. Il en va maintenant de la pérennité du corps des D3S mais également des établissements qu’ils dirigent, alors même que l’Etat s’est engagé, à de nombreuses reprises, à mieux prendre en charge la dépendance au sein de notre société. Conserver des directeurs compétents et engagés, que rêver de mieux pour l’Etat stratège et employeur !