L'actualité des pharmaciens salariés

La lettre du SYNCASS-CFDT – N° 193 | L’actualité des pharmaciens salariés – Avril 2025

Partager
Temps de lecture : 3 minutes

L’actualité des pharmaciens salariés – avril 2025

Télécharger notre circulaire

EDITO : Il semblerait que nous soyons enfin entendus… en partie

Les négociations sur les classifications ont repris dans la branche de la Pharmacie d’Officine après des mois d’interruption du fait du comportement inacceptable des chambres patronales mandatées par leur conseil d’administration pour ne rien accorder ou presque.
C’est seulement grâce à la signature des derniers accords salariaux que nous avons pu débloquer la situation.

Certes, la revalorisation de 1,1% que la CFDT Santé-sociaux vient d’accepter pour le personnel cadre et non-cadre est très faible eu égard à nos propres revendications mais pour une fois, cet accord de salaire est lié aux travaux des partenaires sociaux sur les classifications.
C’est en effet la première fois depuis 2008, que les organisations patronales prennent les pharmaciens adjoints en considération et répondent en partie à nos attentes.

Cela fait des années que nous revendiquions un premier coefficient au niveau du plafond de la sécurité sociale afin de leur permettre de bénéficier d’une véritable retraite de cadres et c’est chose faite. Les chambres patronales concèdent enfin à nous l’accorder au coefficient 500.
Nous obtiendrions également dans ce futur accord des coefficients intermédiaires entre le coefficient 500 et le coefficient 600 – ce que nous réclamions depuis plusieurs décennies

Ainsi un salarié au coefficient 500 passerait au coefficient 520 après deux ans, du 520 au 530 après 5 ans, du 530 au 540 après 5 ans, du 540 au 550 après 5 ans.

Pour les titulaires d’un du utilisé dans l’Officine

Nous savons que bon nombre d’entre vous sont rémunérés déjà au-delà de ces coefficients mais il ne faut pas oublier que vous avez des confrères, par exemple ceux exerçant dans le sud de la France, qui sont restés et restent encore coincés durant toute leur carrière professionnelle au coefficient 500 sans aucune perspective d’évolution professionnelle.

Pour l’heure, les négociations ne sont pas terminées. Ce sont les premières avancées envisagées et nous comptons faire encore évoluer les choses. Ce n’est qu’un début car nous sommes conscients qu’il reste un certain nombre de points qui ne peuvent demeurer en l’état et que nous devons tenter encore de faire progresser.

Il est par exemple inadmissible pour nous que la grille des cadres démarre au coefficient 470 durant un an quand on sait que les pharmaciens adjoints ne sont pas aujourd hui embauchés en-dessous du coefficient 500.

Bien sûr, nous allons également continuer à négocier des coefficients intermédiaires au-delà du coefficient 600 sans omettre de faire préciser que ces derniers devront bénéficier de toutes les évolutions de la valeur du point négociées conventionnellement. Plus aucun pharmacien adjoint ne devra voir son salaire figé durant des années au prétexte que celui-ci perçoit un salaire au-dessus du coefficient 600 et s’entendre dire qu’il est surpayé par rapport à la grille conventionnelle.

Enfin, rassurez-vous nous avons bien conscience que pour l’instant, il y certes des coefficients intermédiaires prévus par les chambres patronales mais qu’il n’y a que 80 euros bruts de différence entre deux coefficients – ce qui est bien faible.

Alors certes nous pouvons nous satisfaire d’avoir obtenu des propositions qui vont enfin dans le bon sens mais nous avons conscience que celles-ci sont encore loin d’être la panacée pour des salariés détenant un bac plus 6 minimum.

Nous allons donc poursuivre nos efforts de négociations afin de faire comprendre aux chambres patronales qu’il faut rendre la branche attractive. Nous savons que certaines officines sont en difficulté et que certains diront qu’ils auront du mal à supporter ces évolutions de coefficients et de fait de rémunération mais nous ne le répéterons jamais assez : les pharmaciens adjoints doivent être reconnus à leur juste valeur.

Vous l’aurez remarqué, la participation plus qu’active dans les nouvelles missions est passée sous silence dans ces négociations. Du côté des chambres patronales, leurs représentants estiment que ces missions entrent, en effet, dans le travail quotidien des adjoints et qu’il faut songer au bon équilibre de l’officine… ce qui est, vous l’aurez compris difficilement entendable.

Alors, nous n’avons qu’un conseil à vous donner, en attendant que la branche reconnaisse ses erreurs et accepte d’avancer sur le sujet : n’hésitez pas à négocier en direct avec votre employeur, en parallèle de ces négociations conventionnelles une juste rétribution de votre investissement sans faille.

Corinne BERNARD