L'actualité des pharmaciens salariés

La lettre du SYNCASS-CFDT – N° 198 | L’actualité des pharmaciens salariés – Octobre 2025

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L’actualité des pharmaciens salariés – Octobre 2025

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EDITO : Concrétiser des avancées pour les pharmaciens adjoints, les éternels oubliés de l’officine.

Les pharmaciens adjoints reprennent leur activité après les vacances d’été retrouvent leur poste avec un goût amer. Pour bon nombre d’entre eux, le retour derrière le comptoir se fait dans un climat de lassitude avec la sensation que rien ne change pour eux.
Leur charge de travail est croissante avec, l’accompagnement des patients chroniques, le suivi vaccinal, la dispensation élargie, la gestion des tensions d’approvisionnement… tandis que leur rémunération évolue très faiblement quand elle ne reste pas totalement figée.

La CFDT a certes conclu un accord sur les classifications publié au Journal officiel le 18 septembre dernier. Cependant, il ne prendra effet qu’au deuxième mois suivant cette publication. Autrement dit, les évolutions tant attendues seront applicables à partir du 1er Novembre 2025. Comme pour tout accord, la signature n’entraîne pas automatiquement la mise en oeuvre de ses dispositions. Il faut que titulaires et adjoints aient bien saisi toute la teneur du texte… Le SYNCASS-CFDT est à vos côtés afin d’expliquer la portée de l’accord pour chacun d’entre vous.
Par ailleurs, certains pharmaciens aux coefficients plus élevés n’ont pu bénéficier d’une révision lors de ces négociations de branche. Ils expriment leur déception.
Pour les uns, cette attente, pour les autres ce refus patronal de revalorisation : ce sont deux situations différentes mais qui traduisent un même sentiment, celui d’une dévalorisation du métier. Pourtant de nombreux pharmaciens titulaires ne semblent pas avoir pris conscience de cette réalité.

Il faut reconnaître que certains titulaires sont en ce moment même confrontés à des difficultés financières importantes et sont plutôt concentrés sur leur propre situation mais tous n’en sont pas là. D’autres s’en sortent financièrement très bien sans pour autant songer à améliorer la reconnaissance salariale de leurs adjoints.

Ces dernières semaines presque tous ont choisi la voie de la contestation des orientations des pouvoirs publics passant par des grèves, des fermetures symboliques et d’autres formes de mobilisation.
Dans ce contexte, les adjoints se sont retrouvés bien souvent seuls à pied d’œuvre derrière le comptoir. Ils sont demeurés invisibles pour la population alors que ce sont eux qui ont porté au quotidien le fonctionnement des officines et ont continué à les faire tourner.
Depuis plusieurs années, la profession n’attire plus les jeunes. Les facultés sont loin de faire le plein. Et nous l’avons dit et expliqué à maintes reprises aux chambres patronales : comment attirer et fidéliser les jeunes diplômés quand la reconnaissance est aussi limitée alors que les missions s’élargissent ?

Trop de pharmaciens titulaires se lamentent sans cesse sur leur sort, alors qu’ils n’hésitent pas à déléguer leur garde à leurs adjoints. C’est choquant quand ils sont personnellement réquisitionnés en tant que pharmaciens titulaires.
Aussi nous nous interrogeons : quand les employeurs prendront-ils enfin conscience du rôle essentiel des adjoints, quand comprendront-ils que sans eux leur officine ne pourrait tout simplement pas fonctionner ?
Nous disions dans une précédente circulaire que les pharmaciens adjoints étaient les piliers de l’officine, les murs porteurs d’une pharmacie car beaucoup d’entre elles ne pourraient pas tenir sans eux.

Il est impératif de ne pas en rester à l’accord publié le 18 septembre qui est un premier pas dans la direction à prendre ; motiver et reconnaître des pharmacien salarié pleinement investis. Sans quoi, c’est tout l’édifice de la pharmacie d‘officine qui risque de vaciller.
Les employeurs ont, de leur côté, une fois de plus, négocié avec le gouvernement afin de trouver un compromis. Ils ne supporteront probablement pas la baisse des remises commerciales qui leur sont consenties sur les génériques. Ils ont comme souvent négocié pour eux sans songer à leurs confrères.

Alors, il est grand temps que ceux-ci mesurent pleinement l’importance et le rôle crucial des adjoints dans l’officine et leur accordent enfin la considération qu’ils méritent. Le SYNCASS-CFDT poursuivra son combat pour concrétiser des avancées pour chacun.

Corinne BERNARD