Représentation
Le SYNCASS-CFDT relance la section des médecins

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Le paysage syndical proposé aux médecins salariés présente plusieurs singularités : il est émietté entre un grand nombre d’organisations en dépit d’alliances intervenues notamment lors des élections professionnelles de 2019.

La référence à la discipline ou au secteur d’activité (urgences, anesthésie-réanimation, psychiatrie, radiologie…) reste prédominante. Les organisations se concentrent dans le secteur public qui rassemble la plus grande proportion de médecins salariés. Le salariat est cependant en croissance chez les médecins, l’exercice libéral exclusif étant en recul particulièrement sur la dernière décennie [1].

Pour autant, la diversité de l’offre syndicale ne rencontre pas une audience électorale majeure, avec une participation inférieure à 25 % aux dernières élections professionnelles. Dans ce paysage bigarré, la place laissée au syndicalisme confédéré est marginale, si l’on excepte le cas de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) qui s’est affiliée à la CGT avec une ligne résolument radicale.

Le SYNCASS-CFDT réaffirme qu’il y a nécessité de développer une offre syndicale alternative, à rebours d’une logique corporatiste et qui s’inscrit dans une ligne de proposition et de négociation. Cette offre s’inscrit dans les évolutions structurelles et universitaires récentes de la profession, et celles de son contexte social, technologique et législatif. Elle doit permettre de réunir des médecins salariés du secteur privé associatif, ou même lucratif, dont les effectifs sont en croissance.

Le SYNCASS-CFDT réunit actuellement une cinquantaine d’adhérents médecins de disciplines et de statuts divers. Parmi les statuts publics, les praticiens hospitaliers sont les plus représentés. On relève également des praticiens à diplôme étranger hors Union européenne (PADHUE) qui ont obtenu au SYNCASS-CFDT un appui et des conseils qu’ils n’avaient pas trouvés ailleurs. Des médecins du secteur privé relevant de la convention collective 51 ou de celle des centres de lutte contre le cancer ou de la transfusion sanguine ont également rejoint le SYNCASS-CFDT. Ces adhésions du privé se sont développées, notamment avec l’appui de Philippe Patry, secrétaire national de la section des directeurs du secteur privé, qui a pu apporter un service essentiel aux adhérents qui méconnaissent leurs droits, à commencer par les principes fondamentaux du droit du travail.

Ce collectif d’adhérents n’avait jusqu’alors pas structuré une section syndicale à part entière. C’est ce qui s’est produit en septembre 2023 avec l’élection d’un secrétaire national de la section des médecins du SYNCASS-CFDT, Sébastien Abad, praticien hospitalier au CHU de Rouen. Avec l’appui de l’équipe nationale, le but de la section est d’élargir l’audience et les adhésions afin d’apporter un soutien individuel et collectif, faire émerger des revendications collectives, appuyer des initiatives et des innovations dans les établissements, notamment dans l’organisation médicale et son articulation avec les contraintes de gestion et les organisations des autres catégories de soignants. Ce point est particulièrement important dans les orientations de la fédération CFDT santé-sociaux qui en a fait un fil conducteur sur l’organisation du travail.

L’expression et la contribution des médecins, leur confrontation positive avec les autres sections du SYNCASS-CFDT, sont des atouts pour la réflexion collective du syndicat sur les politiques publiques, les évolutions des établissements et sur les revendications statutaires et conventionnelles.

[1] Drees, dossier 76, mars 2021 : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-03/DD76.pdf
Lionel PAILHÉ